Suite et fin d’une belle ballade
Arrivés au refuge vers 14h00, nous prenons place dans le dortoir après un indispensable petit nettoyage. Chacun se libère enfin de son lourd sac à dos. Il est temps pour nous d’apprécier la fraîcheur de la rivière et d’ôter nos pesantes chaussures. L’instant est magique durant de longues minutes.
Puis, peu à peu le campement s’organise, comme si chacun connaissait son rôle. Le feu s’allume d’un côté, quelques randonneuses préparent le repas de l’autre. Avec 3 autres marcheurs, nous partons en excursion le long de la rivière à la recherche de bambous pour confectionner des cannes à pêche de fortune. Après 20 minutes, les bambous trouvés, nous revenons victorieux au camp… la pêche débute.
L’instant est paisible, assis sur le flanc d’une falaise, la canne à pêche tendue dans l’eau, nous contemplons l’endroit. Dans l’eau, deux petits requins à pointe noire nous compliquent la tâche. La lumière tombe rapidement dans la crique nous obligeant à rentrer avec seulement 5 poissons dans le panier. L’heure du repas sonne enfin. Au menu, poulet, poisson, épis de maïs grillés et fruits tropicaux. Un véritable festin, un agréable moment de partage et en prime une belle partie de rigolade avec l’indispensable jeu de carte du randonneur. Après ce bon repas et une telle marche, je pensais apprécier une soirée tranquille aux pieds du feu crépitant mais c’est sans compter l’énergie sans limite de mes amis. En effet, ceux-ci entreprennent durant la nuit de partir pêcher des chevrettes dans le lit de la rivière, je ne veux pas rater ça.
Aux alentours de 20h00, nous partons donc avec lampes frontales allumées et Patia (harpon) en bambou à la main. Nous remontons la rivière à pas de loups. La technique est simple : débusquer les chevrettes grâce à leurs yeux luisants à la lumière, s’approcher discrètement et harponner d’un geste vif. Le retour au camp se fait aux alentours de 23h00 avec une quinzaine de crustacés dans notre nasse. Éreintes, nous rejoignons le camp déjà endormi.
La nuit fut courte et rythmée par les ronflements d’un marcheur plutôt bruyant. Hormis cette « douce mélodie », la nature était très silencieuse. Nous étions même épargnés par les moustiques, quelle chance !
Le lendemain matin, tout se déroule très vite. Une fois réveillé, chacun range son barda et profite sereinement du petit déjeuner. Comme prévu, chevrettes, fruits et café sont sur la table. L’endroit est tout aussi beau au lever du soleil. La température clémente nous permet même une rapide toilette dans la rivière. En deux heures, nous sommes déjà prêts, sacs fermés et estomacs remplis. Nous entamons le retour vers 10h00. Connaissant le chemin, nous apprécions d’avantage le cadre environnant. Le parcours, « vaincu » la veille, semble plus accommodant. Nous arrivons au « terminus » à 12h30, pile à l’heure pour le rendez-vous fixé avec notre bateau retour. Le week-end s’achève avec une superbe vue sur la presqu’île de Tahiti. Une randonnée à refaire avec plaisir !