Le cocotier entre légende et réalité

Le cocotier : une richesse Polynésienne

Dans l’imaginaire collectif le cocotier est souvent assimilé aux vacances. Synonyme d’un coin d’ombre pour se reposer à l’abri d’un trop plein de soleil, ou pour y suspendre un hamac.

Cocotier de fakaravaLoin de cette image idyllique, le cocotier a bien d’autres significations dans la culture polynésienne.
Le cocotier ou plus communément appelé Tumu Haari à Tahiti, est une richesse dont le peuple Maohi a su tirer parti. Son fruit dont on tire encore aujourd’hui la chair pour la manger mais aussi pour en faire des huiles ou du lait. C’est ainsi la base de nombreux plats polynésiens, et son eau continue de nous désaltérer.
Ses palmes sont utilisées pour construire l’habillage de toit, pour bâtir des parois ou encore les costumes de danseurs traditionnels.

Cet arbre marque depuis toujours la culture polynésienne qui autrefois en comptait la légende. Suivant les sources, l’histoire varie un peu, mais le fond reste le même.

La légende du cocotier :

Illustration de Bobby de la légende du cocotierIl y a de nombreuses années, le chef d’un district de l’île et sa femme eurent une fille. Cette jeune fille était d’une beauté sans nulle autre pareil, elle avait la peau dorée, des yeux d’un noir profond et une longue chevelure soyeuse.
Elle s’appelé Hina.
A l’âge de 16 ans, traditionnellement, ses parents décidèrent de la marier à un prince.
Lors de la présentation à son futur époux, Hina fut effrayée par le physique de son prétendant qui n’était autre que le prince des anguilles.
En découvrant cela, elle s‘enfuit et trouva refuge dans la maison du Dieu Hiro, le dieu de la pêche.
Hiro fut tout d’abord ébloui par la beauté de la jeune femme, et ensuite touché par son histoire et accepta de la protéger.
Le prince des anguilles à la poursuite de Hina, ne tarda pas à la retrouver en approchant par la mer.
Hiro à l’aide d’un cheveu de Hina auquel il accrocha un hameçon de nacre, pécha le prince, le ramena sur le rivage et le découpa en trois morceaux.

Hiro, dieu de la pêcheLa tête du monstre tomba aux pieds de Hina, et lui dit avant de mourir:
– « Tous les hommes qui me détestent, et toi la première, Hina, un jour, pour me remercier, vous m’embrasserez sur la bouche. Je meurs, mais ma prédiction, elle, est éternelle. ».
Le dieu de la pèche enveloppa la tête de l’anguille dans des feuilles de bananier et la donna à Hina en lui disant :
– « Hina, fille de beauté, tu peux retourner chez les tiens, et là-bas, tu détruiras cette tête. Mais tout au long de ta route ne la pose surtout pas à terre, car alors la malédiction de l’anguille se réaliserait. »
Sur le chemin du retour, sous une chaleur accablante, Hina et les suivantes qui l’accompagnaient décidèrent de s’arrêter au bord d’une rivière pour s’y baigner.

Ignorant le conseil de Hiro, elle posa la tête de l’anguille au sol.
La tête du monstre s’enfonça aussitôt dans la terre, et à cet emplacement poussa un arbre immense. Un tronc qui se dressait vers le ciel semblable au corps d’une anguille et au sommet des palmes pareilles à une chevelure verdoyante.
Ainsi naquit le premier cocotier !
Hina qui avait désobéit au dieu de la pêche, fut condamnée par les dieux à finir sa vie au côté de l’arbre devenu tabou.

Noix de coco de Tahiti sur la plage

Des années plus tard, une terrible sècheresse frappa l’île et seul le cocotier et ses fruits résistèrent au soleil.
Bientôt la soif eut raison des hommes qui cueillirent les fruits du cocotier. Les fruits avaient 3 taches et ressemblaient étrangement à la tête de l’anguille, comme deux yeux sombre et sa bouche. Une bouche sur laquelle les hommes apposaient leurs lèvres afin de boire l’eau de la noix de coco….
Et Hina fit comme les autres, sans se rendre compte que la prophétie venait de s’accomplir…

Pour ceux qui serait curieux de découvrir l’une des autres version de cette fabuleuse légende, voici une vidéo réaliser par Chang Soi Leia dans le cadre de sa fin d’étude section cinéma d’animation à l’école PIVAUT .

Te Hope Araa no Hina


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