Les signes se multiplient qui attestent d’une vraie prise de conscience environnementale au Fenua. C’est d’ailleurs dans les Îles-sous-le-vent, à Raiatea, que sera testé prochainement un tout nouveau modèle de catamaran propulsé à la seule énergie solaire ! C’est sûr, la révolution verte est en marche en Polynésie.
Il s’appelle Soelcat 12 et son créateur, le designer et architecte Joep Koster, le présente comme le premier catamaran dédié au transport touristique 100% durable ! Pour faire la promotion de sa dernière innovation, le chantier naval hollandais spécialisé dans les navires autonomes à énergie solaire a tout naturellement choisi la Polynésie. A partir de septembre 2016, vous aurez donc peut-être la chance de le croiser. On se prend déjà à rêver d’échappées toutes silencieuses dans le lagon (et sans odeur de carburant en prime !). Cette première mondiale augure probablement de ce que sera le transport maritime de demain et la Polynésie semble bien partie pour donner l’exemple !
Et ce n’est pas un hasard si le Soelcat 12 vient faire ses premiers tours de lagon en Polynésie… Au delà de ses superbes plans d’eau, le Fenua cultive de plus en plus l’image d’une destination « durable », conscient que sa plus grande richesse réside dans son incroyable patrimoine naturel…
La Polynésie, un patrimoine à préserver
La Polynésie, c’est quelque 118 îles réparties sur 84 atolls, soit 20% des atolls du monde et plus de 15000 km2 de récifs coralliens, que les passionnés de plongée affectionnent particulièrement…
Cette richesse, la Polynésie française souhaite la préserver. Depuis 1971, elle met en place des aires marines protégées avec des objectifs variés (sites classés, plan de gestion de l’espace maritime), mais aussi des zones de pêche réglementées qui concourent à la meilleure gestion du milieu marin… En voici deux illustrations :
– Le réseau d’aires marines éducatives des Marquises Pukatai
Pukatai, c’est un réseau pilote de six aires marines éducatives dans chacune des six îles habitées des Marquises, qui proposent de fédérer leur gestion via les écoles, en impliquant directement les élèves, alors responsables de la préservation de zones côtières. Une superbe manière d’impliquer et de sensibiliser les jeunes générations à la préservation de leur environnement. Le succès est tel que la métropole s’apprête à créer des aires marines sur le littoral atlantique !
– La réserve de biosphère de la commune de Fakarava
Taiaro a été, en 1977, le premier atoll à intégrer le programme international « Man and Biosphere » de l’Unesco. Aujourd’hui, la réserve de biosphère concerne les sept atolls de la commune de Fakarava : Aratika, Fakarava, Kauehi, Niau, Raraka, Toau et Taiaro. Véritable modèle de gouvernance des lagons, la réserve de biosphère permet à Fakarava de rester la Mecque polynésienne de la plongée sous-marine. Et pour longtemps…
L’énergie de demain est dans la mer
Produire de l’énergie dans ce chapelet d’îles au beau milieu du Pacifique est un défi de tous les jours… Si Tahiti et ses îles restent pour l’heure très dépendantes de l’énergie fossile – qu’il faut faire venir par bateau depuis Singapour… – une véritable transition énergétique est en cours au Fenua.
Et la Polynésie voudrait même occuper une place stratégique dans le bassin Pacifique dans la recherche sur les énergies de demain. Pour preuve : l’installation de systèmes de climatisation entièrement autonomes en énergie dans deux hôtels sur l’atoll de Tetiaroa et à Bora Bora, le SWAC, pour Sea-Water Air Conditioning. Son principe : puiser de l’eau fraîche en profondeur pour refroidir les circuit de climatisation… Et ce n’est qu’un début ! Un projet de central à énergie thermique des mers (ETM) est actuellement à l’étude avec le groupe français DCNS en vue d’une implantation à Tahiti.
Qu’on se le dise, les bleus lagons virent au vert, pour un tourisme (et un plaisir…) encore plus durables !