C’est une expérience qui a elle seule mérite le voyage : observer derrière son masque de plongée l’immense œil de la baleine à bosse vous scruter… Êtes-vous prêt pour le grand face à face ?
Depuis le bateau de plongée qui longe à petite vitesse le récif, on a beau être déjà un peu dans le bain avec sa combinaison zippée, ses palmes chaussées et son masque autour du cou… on est encore bien loin d’imaginer la décharge émotionnelle que l’on est sur le point de recevoir. Le regard balaye l’horizon à la recherche du « spray », geyser caractéristique de la baleine lorsqu’elle vide ses poumons en remontant à la surface. Il peut atteindre trois mètres de hauteur ! Logique pour un mégaptère qui en fait, lui, allègrement 13 à 14 de long, pour environ 25 tonnes…
A la surface, les plongeurs respectent un silence d’église qui n’est imposé que par la solennité de la rencontre espérée. Sous la coque, c’est une autre ambiance. Dans le bleu profond du Pacifique, la symphonie a commencé début juillet, quand le chant des baleines venues du Pôle Sud a colonisé la Polynésie française toute entière pour ce grand concert annuel qui ne se terminera que quatre mois plus tard…
Elles sont là !
Trahies par leurs jets sonores et leurs mouvements de queues élégants, les baleines sont enfin là, à quelques brasses. Le bateau s’arrête tranquillement, à bonne distance, alors que les pulsations grimpent en flèche sous les combinaisons. Masque et tuba en position, c’est le moment de se jeter à l’eau. Comme souvent, l’eau limpide offre une visibilité de plusieurs dizaines de mètres. Ce qui suit se vit plus qu’il ne se raconte. On peut juste écrire que ce que vous observerez dans l’immense œil de la baleine ou de son baleineau n’a rien à voir avec tout ce que vous connaissez de l’interaction entre l’homme et un animal. On peut juste vous dire que cette rencontre-là restera à jamais gravée dans votre mémoire…