S’il est un événement dans l’année qui symbolise l’attachement, la passion des Polynésiens pour le va’a, la pirogue à rame, c’est bien Hawaiki Nui Va’a. Comme chaque année depuis 1992, Hawaiki Nui Va’a se tiendra début novembre, entre les îles de Huahine, Tahaa, Raiatea et Bora Bora. Et, comme chaque année, ce sera une grande fête.
Il faut se lever tôt et se coucher tard pour voir les équipe de V6 (le nom des pirogues à 6 places) s’entraîner dans tous les lagons de tous les archipels de Polynésie tout au long de l’année. Qu’il pleuve ou qu’il vente, les rameurs sont là, bravant la houle et parfois la nuit, en silence et en cadence, simplement aidés par les consignes du « fa’ahoro », le cadenceur et par un mental et des bras d’acier.
Un art de vivre
Autrefois moyen de transport quotidien entre les îles, les pirogues ont aujourd’hui été remplacées par des bateaux motorisés. Mais impossible aujourd’hui d’imaginer la Polynésie sans ses rameurs, véritables vedettes. Tous les week-ends de la saison sportive, les directs radio et télé rivalisent de caméras embarquées et de présentateurs surentrainés pour couvrir les marathons halletants qui feront à coup sûr l’objet principal de la discussion de la pause café du lundi. OPT, Shell Va’a, EDT ? Qui a gagné samedi ? Il n’est pas rare ici d’afficher sur son tricot (le T-shirt) ou sur sa casquette, les initiales de son écurie préférée…
À mi-chemin entre le marathon et la formule 1
Suivant les évolutions technologiques et les performances des athlètes, les courses ne cessent de gagner en longueur et en difficulté. Les distances frôlent souvent celle d’un marathon quand elles ne les dépassent pas et les équipements, eux, s’approchent plutôt de la F1, à grands renforts de carbone et de profils de coque ultra effilés. Si chaque équipe à son petit truc, toutes ont en commun de s’entraîner dur et d’imposer à leurs rameurs un régime de bodybuilder. C’est le prix à payer pour qui veut s’aligner sur la ligne de départ et viser le podium.
Hawaiki Nui Va’a, le grand rendez-vous
L’édition 2014 en vidéo
« Hawaiki Nui Va’a », littéralement Grande Hawaiki, tire son nom de l’île mythique par laquelle le peuplement du triangle polynésien aurait commencé : Hawaiki, en maohi. Et comme Raiatea attirait les Polynésiens de toute la région dans la période pré-européenne, c’est de tout le Pacifique que l’on vient pour courir la reine des courses de pirogues.
Sur l’eau, pas facile de se frayer un chemin tellement la flotte est compacte. Quelque 150 pirogues, et encore davantage de bateaux suiveurs, poti marara (petits navires de pêche rapides) improvisés en bateaux supporteurs… et de nombreux médias. On crie la stratégie à adopter ici, le prénom de son bareur préféré par là ou alors le dernier classement provisoire du côté des journalistes survoltés. Il faut voir la ferveur qui se dégage de cette course aussi exigente que passionnante.
Pour ne pas rater une miette de la prochaine édition, voici le programme :
Mercredi 4 novembre 2015 : Huahine – Raiatea (44,5 kms)
06h00 Huahine, Plage de Fare, convocation des rameurs et prière
07h30 Huahine /Fitii, départ de la 1ère étape
11h15 Raiatea, Toa Huri Nihi, arrivée approximative des 1ers Va’a.
Jeudi 5 novembre 2015 : Raiatea – Tahaa (26 kms)
07h00 Raiatea, plage Toa Huri Nihi, convocation des rameurs et prière
09h00 Raiatea, Plage Toa Huri Nihi, départ de la 2ème étape
11h00 Tahaa, Plage de Patio, estimation d’arrivée des 1ers va’a à Patio
Vendredi 6 novembre 2015 : Tahaa – Bora Bora (58,2 kms)
06 h 00 Tahaa, Plage de Patio, convocation des rameurs et prière
07 h 30 Tahaa, Plage de Patio, départ de la 3ème étape
12 h 30 Bora Bora, Plage de Matira, estimation d’arrivée des 1ers va’a
19 h 00 Bora Bora, Vaitape Plage Motoi, bal de la commune, clôture de la course, remise du trophée au grand vainqueur de Hawaiki Nui Va’a 2015.
Crédits Photo : Tatiana Salmon, Christian Durocher, Steeve Dickinson