Perle de Tahiti : imitations et contrefaçons
Perle noire …
A une époque, on pensait que si une perle de culture était noire, elle avait certainement été teintée artificiellement, en général par immersion dans une solution de nitrate d’argent.
Cependant, les perles naturellement noires existent bien mais sont extrêmement rares, ce qui n’est pas le cas des perles de culture de Tahiti utilisant l’huître à lèvres noires également connue sous le nom de Pinctada Margaritifera.
Les contrefaçons de perles noires ne sont pas aussi courantes que pour les autres couleurs, la vraie perle de Tahiti ayant en fait une couleur bien loin du noir mat mais au contraire de beaux reflets allant du vert foncé à un bleu nuit difficile à décrire.
La perle de Tahiti est caractérisée par un faible reflet rougeâtre
Lorsqu’elles sont baignées dans une lumière bleutée obtenue à partir d’une solution de sulfate de cuivre puis observées au travers d’un filtre rouge, les vraies perles de Tahiti présentent un faible reflet rougeâtre. Les perles artificielles ne présentent pas ce reflet si particulier.
Il a également été démontré qu’une exposition prolongée aux rayons X noircit certaines perles d’eau douce sans noyau. Mais cette réaction n’est pas suffisante pour être applicable aux perles de culture.
Les contrefaçons immédiatement décelables
Les imitations sont souvent rencontrées dans les colliers intercalés de perles de telles dimensions, symétrie et couleurs assorties qu’elles ne peuvent pas être naturelles. Un premier argument serait qu’un tel collier constitué uniquement de perles parfaitement rondes, sans aucun défaut et toutes de la même couleur coûterait une véritable fortune.
Un autre indice permet néanmoins de déceler des imitations moins « prétentieuses » : c’est le trou de forage. Le trou obtenu n’est jamais aussi précis dans les imitations que ce que l’on retrouve sur les vraies perles de Tahiti, forées une à une manuellement. Ainsi, les imitations de perles produites industriellement portent littéralement leur « marque de fabrique » au niveau du trou de forage qui montre des signes d’inégalité ou de rugosité dûs à l’absence de finition manuelle. Parfois, de profondes marques en forme de « larmes » peuvent apparaître sur le manteau de la perle industrielle à l’emplacement du trou.
Examens pour détecter les perles de couleurs traitées
Le traitement le plus courant consiste à plonger la perle dans une solution contenant un sel d’argent comme le nitrate d’argent. La perle de culture absorbe le précipité d’argent qui est ensuite noircit par exposition à la lumière ou à un gaz, le sulfite d’azote. La couleur ainsi obtenue devient permanente et ne se délave pas.
Les couleurs obtenues par traitement sont détectables à l’aide de tests, telles que des analyses aux rayons X et la photographie infrarouge. Ces tests sont basés sur la détection d’un manque de fluorescence ultraviolette et la réaction obtenue en présence d’acides dilués.
Types de radiations utilisées
Ces dernières années, les rayons gamma (et d’autres formes de radiations) ont été utilisés pour modifier la couleur d’une perle. Ces radiations provoquent un effet de carbonisation de la couche de « conchiolin », la matière organique disposée en fines couches sur la partie externe de la coquille de l’huître.
La couleur ainsi obtenue est sombre, généralement gris sombre ou gris-bleu, et différente du noir obtenu par un traitement au sel d’argent. Ce procédé aboutit à une couleur stable dans le temps et n’entraîne pas de radioactivité.
Comme mentionné précédemment, les perles de culture présentent un reflet rougeâtre sous certaines conditions. Les perles ayant été soumises à un traitement aux rayons gamma ne montrent qu’une fluorescence jaunâtre typique des perles à noyau ou d’eau douce.
Autres méthodes utilisées
La couleur d’une perle de culture peut également être obtenue en teintant son noyau avant la greffe.
Plus rarement, on a découvert des perles enrobées d’une fine couche de plastique teintée artificiellement. Ce « manteau de plastique » donne une texture particulière à la perle et aura tendance à se détériorer avec le temps.
Mythes & Légendes
Pendant des siècles, Tahiti et ses îles furent un véritable paradis mythique. Aujourd’hui, l’une des plus belles créations de la nature grandit dans les lagons bleu-turquoises de la plupart de nos îles et atolls. Il s’agit de la Perle de Tahiti, véritable joyau des mers, symbole vivant de la pureté et de la perfection de nos îles.
Bien longtemps avant la découverte de Tahiti par les occidentaux, la Perle de Tahiti était déjà réputée pour sa valeur exceptionnelle et sa rareté, ce qui explique son utilisation dans la confection de bijoux destinés aux rois, reines et autres nobles du monde entier.
Ainsi la perle noire naturelle se fit également connaître sous les noms de » perle des reines » et » reine des perles « , créant autour d’elle un véritable aura de mystère. Le manque de connaissances scientifiques concourut également à la naissance de légendes et autres explications poétiques.
De nombreuses légendes
Les anciens chinois croyaient en effet que les perles étaient conçues dans le cerveau des dragons et que ceux-ci les conservaient entre leurs dents. Le seul moyen d’obtenir une perle était donc de la prélever sur un dragon mort.
Certains écrivains hindous lient l’existence des perles avec les nuages, les serpents, ou avec les sangliers sauvages et, plus rarement, avec les huîtres elles-mêmes. Les grecs et les romains eux pensaient que les perles étaient issues de gouttes de pluie ou de rosée qui s’étaient introduites dans les huîtres. Les perses avaient une explication similaire, mais ils pensaient en plus que si une perle était imparfaite c’était en raison du tonnerre. Une version plus poétique raconte que les perles sont le fruit de la rencontre entre la Terre et un arc-en-ciel.
En Orient, des larmes des anges naissent les perles
En Orient, les perles sont parfois associées aux larmes des anges, des sirènes ou des nymphes mythiques dans des histoires mêlant peine, souffrance et bonheur. A Ceylan, une légende raconte comment les pleurs d’Adam et Eve donnèrent naissance à un lac : y naquirent des perles blanches et roses des pleurs d’Eve, tandis que des perles grises et noires, bien plus précieuses et rares, naquirent de celles d’Adam.
Oro offre la perle à la princesse de Bora Bora
De nombreuses et anciennes légendes polynésiennes racontant la création des perles noires furent transmises de génération en génération. Selon l’une d’entre elles, Oro, le dieu polynésien de la paix et de la fertilité, descendit sur Terre sur un arc-en-ciel pour offrir aux Hommes une variété d’huître singulière.
Te ufi est le nom donné à cette huître perlière, un mollusque qui secrète de la nacre dont la couleur varie du gris au noir. Certains disent qu’en signe d’amour, Oro offrit la perle issue de cette huître à la belle princesse de Bora Bora.
On dit aussi que Okana et Uaro, respectivement les esprits du corail et du sable, ornèrent Te Ufi d’une cape aux mille couleurs des poissons de Polynésie. Celle-ci lui conféra toute une palette de couleurs pour orner ses perles.
Une des légendes les plus romantiques raconte comment la lune inonde l’océan de ses rayons pour attirer les huîtres à la surface et ainsi les imprégner d’une rosée bénie des dieux.
Selon une légende plus récente, la Perle Tahiti est née d’une erreur de la nature : un grain de sable serait entré au cœur d’une huître, la nacre aurait recouvert l’intrus et donné naissance une perle de forme ronde. La Perle de Tahiti est ainsi devenue un symbole d’espoir dans le cœur blessé des Hommes.
Huître perlière : la Pinctada Margaritifera
L’huître à lèvres noires
Lorsque la nature ne put plus produire suffisamment de perles noires, l’homme fit son entrée en découvrant la magie et le mystère de la façon de reproduire ce que la nature faisait toute seule.
La perle de culture de Tahiti, développant ses formes et ses couleurs uniques dans les eaux turquoises des lagons de Polynésie, est le résultat de cette méthode. Cultivé par l’homme, le fruit obtenu par la combinaison d’un travail animal et minéral reste l’arbitre d’un dialogue permanent entre l’homme et les éléments.
Pouponnée dès son plus jeune âge au cœur de l’huître à lèvres noires, la perle améliore sa beauté et son lustre pendant 2 longues années. Les scientifiques nomment ces huîtres si particulières « Pinctada Margaritifera« . Elles sont plus connues sous le nom de « nacres » et sont reconnues pour leur taille et leur capacité à produire des perles noires.
Espèces de coquillages largement répandues dans les eaux tropicales indo-pacifiques
Dans le monde extraordinairement complexe des mollusques, les bivalves – huîtres, moules, clams, coquilles St Jacques – ne constituent probablement pas la famille la plus nombreuse mais sûrement la plus convoitée.
Au sens strict, l’huître à lèvres noires que l’on trouve dans les eaux polynésiennes n’appartient pas à la famille des huîtres mais à un type particulier de mollusque bivalve au corps compressé latéralement et dont la coquille est composée de 2 valves articulées. Constituée de 3 couches, la coquille de la Pinctada Margaritifera a une couleur variant du gris au noir.
Cette espèce de coquillage est largement répandue dans les eaux tropicales du Pacifique allant du golfe persique à la Californie et du Japon aux îles du Pacifique sud. On la retrouve donc plus particulièrement aux îles Cook, Fidji, Tonga, Samoa, Nouvelle Calédonie, Philippines, Panama, dans le golfe de Californie et bien sûr, en Polynésie française.
Une huître pinctada adulte a un diamètre de 30 cm et un poids de 5 kg. Dans quelques rares cas, elle peut atteindre jusqu’à 9 kg.
En Polynésie française, on peut trouver la Pinctada Margaritifera sur les 5 archipels qui s’étendent des Marquises (au nord) aux Australes (au sud) et des îles de la Société (à l’ouest) au Gambier (à l’est).
Chaque huître produit 40 millions d’œufs
Cette espèce d’huître a la particularité de changer de sexe au cours de sa vie. Deux à trois années sont nécessaires avant que l’huître puisse être utilisée pour la reproduction.
Durant sa période « femelle » la pinctada adulte produit des oeufs tout au long de l’année. Seule la quantité extraordinaire d’œufs produits -40 millions par huître- permet la survie de l’espèce dans son environnement naturel, quantité sur laquelle le spermatozoïde compte pour trouver une chance de procréer.
La larve ainsi conçue devient la proie de nombreuses créatures aquatiques mangeant le plancton ainsi que le corail vivant des récifs. Une fois leur coquille bivalve développée, ces jeunes huîtres survivantes sont appelées des « naissains ». Elles restent malgré tout la cible de nombreux prédateurs comprenant les raies, les pieuvres, les crabes et les étoiles de mer.
Soins permanents et risques financiers importants
La fragile pinctada requiert donc une attention et des soins permanents de la part des producteurs qui doivent prendre des risques financiers importants pour lancer une production de perles.
Les atolls du vaste archipel des Tuamotu sont formés d’une couronne de corail née du sommet de volcans éteints depuis des millions d’années. Le corail est un organisme vivant se régénérant au fur et à mesure de l’érosion qui le réduit en poussière. Miracle écologique, les atolls obtiennent leurs substances nutritives des eaux froides riches en sels minéraux, tandis que la couronne de corail grandit et s’étend par photosynthèse sous le soleil tropical. C’est là que les huîtres perlières trouvent un environnement favorable à leur développement.
Du fait de sa fragilité, le processus d’élevage des huîtres est très long et nécessite beaucoup d’attentions. Les producteurs de Polynésie française observent en permanence leurs huîtres à lèvres noires. Si le temps tourne à l’orage, ils plongent leurs huîtres plus profondément dans les eaux du lagon. Si la température devient trop chaude, ils les déplacent vers des eaux plus froides.
Une telle attention permet de produire de temps à autres des perles de culture quasi-parfaites n’attendant que de mettre en valeur leur beauté naturelle sur des bijoux dignes d’une telle perfection.
Perle de Tahiti – Soins, entretien, nettoyage
La perle de Tahiti est faite pour être portée. Les porter sur soi ne fait que mettre davantage en valeur leur beauté. Cependant, un certains nombres de précautions doivent être prises pour les protéger et les préserver.
Tout possesseur de perles de culture de Tahiti doit se souvenir que les perles sont produites par un organisme vivant. Elles contiennent des cristaux calcaires sensibles aux produits chimiques et plus particulièrement aux acides. Elles contiennent également de l’eau et des protéines et peuvent donc se dessécher, voire se craqueler, si des soins appropriés ne sont pas entrepris.
C’est pourquoi il est conseillé de tremper de temps à autres ses perles dans une solution d’eau légèrement salée. De plus, elles ne doivent jamais être conservées emballées dans du coton ou de la laine car la chaleur générée accentue le risque de dessèchement pouvant entraîner un virement de la couleur de la perle vers le brun.
Du fait que les perles de Tahiti ne sont pas aussi dures que les pierres précieuses, elles ne doivent pas être stockées en contact direct avec d’autres bijoux pour éviter de les rayer.
Il faut également éviter de mettre ses perles en contact avec des détergents et autres solutions acides comme la laque pour les cheveux, le parfum, le vinaigre ou le jus de citron.
Sensibilité des perles de Tahiti à la peau
Certains types de peau sont plus acides que d’autres. Contrairement à un pendentif, un collier de perles porté régulièrement sera nécessairement en contact avec la peau de la femme au niveau de sa nuque et de la ligne de ses épaules. Petit à petit, les perles absorberont l’acide de la peau, ce qui entraînera inexorablement une forme d’érosion et une perte progressive du lustre. Seul un entretien soigneux permettra de ralentir ce phénomène et d’allonger ainsi la durée de vie de votre bijou.
Comment nettoyer vos perles de Tahiti : mode d’emploi
En gardant à l’esprit que les perles sont tendres et résistent mal à la chaleur et aux produits chimiques, les précautions suivantes ne doivent pas être oubliées.
Nettoyer vos perles n’est pas une tâche bien compliquée. Une fois retirées, frottez-les doucement avec un chiffon doux (ou une peau de chamois) sec ou légèrement humide. Cela permettra d’éviter l’accumulation de saleté et d’ôter les traces de transpiration -légèrement acides- qui attaqueraient la surface de vos perles.
Lorsque vient le moment de vous séparer de vos perles pour la nuit, nous vous conseillons de prendre l’habitude de les rincer à l’eau douce et de les sécher. Vous pouvez également les polir avec un chiffon doux imbibé d’une goutte d’huile d’olive pour conserver leur lustre et éviter tout dessèchement.
Quelques conseils supplémentaires
Lorsque vous retirez une bague, utilisez la partie métallique plutôt que la perle pour éviter le contact avec la sueur de votre main et surtout éviter que la perle ne se desselle de son support.
Si une perle est particulièrement sale et a été mal entretenue, vous pouvez la faire tremper dans un bain d’eau avec un savon très doux (Ivory, Lux). Attention à ne pas utiliser un savon trop agressif. Portez une attention particulière à l’emplacement du trou de forage où la saleté a tendance à s’accumuler. Une fois cette opération effectuée, laissez sécher vos perles dans une serviette légèrement humide. Lorsque la serviette sera sèche, vos perles le seront également.
Tous les 6 mois, nous vous conseillons de faire vérifier par un bijoutier professionnel l’état de la monture et de la chaîne. De nombreux bijoutiers feront cette opération gratuitement et seront heureux de profiter de cette visite pour répondre à vos questions.
Ce qu’il ne faut PAS faire
Sauf si ceux-ci stipulent clairement qu’ils sont appropriés au nettoyage des perles, ne pas utiliser de nettoyants ou tissus spéciaux pour l’entretien de bijoux car certains contiennent de l’ammoniaque qui détériorera vos perles.
Ne jamais nettoyer vos perles dans une machine à ultra-sons qui risque de faire éclater vos perles
Ne jamais nettoyer vos perles à la vapeur
Ne jamais utiliser de détergents, eau de javel, lessive en poudre ou nettoyants à base de bicarbonate ou d’ammoniaque
Ne pas porter vos perles lorsque la chaîne est mouillée car celle-ci attire la poussière et la saleté dont il est difficile de se débarrasser. Ne pas suspendre ses perles pour les sécher.
Ne pas utiliser de brosses à dents, éponges à récurer ou tout autre matériau abrasif pour le nettoyage de vos perles qui risquent de rayer leur surface. Si une tache de saleté résiste, essayez d’utiliser votre ongle qui présente une dureté de seulement 2,5 ou moins.
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