Il est un pays où la pluie n’est pas synonyme de grisaille, mais revêt une définition beaucoup plus noble : celle d’abondance. Il faut dire qu’en Polynésie, autosuffisante par nécessité pendant des siècles, isolée au milieu du Pacifique, les ressources naturelles ont pendant longtemps été vitales. Ainsi, on pourrait assimiler la saison humide au printemps polynésien. Ici, on scrute les soubresauts de la nature avec une attention de chaque instant et sur la base de croyances et de savoirs ancestraux. Avant même que les fleurs bourgeonnent ou que les premières pluies saisonnières n’arrosent la terre, on sait que bientôt le uru, fruit de l’arbre à pain, grillera doucement sur les braises et que le faapu, le potager domestique, donnera assez pour attendre sereinement la prochaine disette, autour de mai, le « Matari’i i raro ». Et on le sait en lisant dans le ciel étoilés de Polynésie…
Les Pléïades, la constellation qui fait la pluie et le beau temps
A l’instar de Cook qui avait embarqué à son bord Tupai, natif de l’île de Raiatea, dans son exploration du Pacifique Sud pour sa connaissance de la navigation astronomique, les Polynésiens ont pendant longtemps fait confiance au ciel pour anticiper les changements de saisons.
Traditionnellement c’est donc l’apparition dans le ciel de Tahiti des sept étoiles de la Pléïades appelée « Matari’i » qui marque l’entrée de la Polynésie dans la providentielle saison de « l’abondance », « Te Auhune ».
Autour du 20 novembre donc, c’est même tout le triangle polynésien qui se met à l’heure printanière et entre en fête pour l’occasion. Aux Tuamotu, on se réjouit du retour des tortues, symbole de prospérité et de fécondité. Tandis qu’aux Marquises, on fête la récolte du uru (« ko’ina tapavau » en marquisien) dans un grand moment de communion. L’éclat des Pléïades va même jusqu’à Hawai, où l’apparition de la fameuse constellation est considérée comme le jour le plus sacré de l’année ! C’est donc tout le Pacifique Sud qui entre, en un scintillement d’étoiles, dans la période la plus féconde du calendrier polynésien.
Il faut croire que seules les agences de voyage ont décidé que la saison, à ce moment-là de l’année, devait être qualifiée de « basse » ! Vous l’aurez compris, eTahiti Travel n’est pas de celles-la !