Faa he’e ra are
Nageant en crawl vers la vague s’amplifiant, je sens sa puissance m’aspirer. A quelques mètres, je lui tourne le dos, comme un affront. Je prends de la vitesse en intensifiant ma rame sentant celle-ci me rattraper et me soulever. Je ressens alors la phase descendante approcher. A cet instant, je pousse dynamiquement sur mes mains pour me redresser en avant dans la bonne direction.
En redressant mon buste, ma jambe droite vient se placer à l’avant de la planche et la gauche à l’arrière (position goofy). J’adopte une posture penchée, les jambes fléchies pour maintenir une meilleure stabilité et amortir le mouvement des vagues. Mes bras, eux, permettent de garder l’équilibre et changer de direction. Cette vague (une gauche) m’offre même un tube. C’est la situation dans le surf où l’on peut devenir complètement invisible à l’œil du spectateur. Je disparais dans le « tube », recouvert par la déferlante. Les sensations sont alors nombreuses ; la glisse, le souffle de la vague, le liquide qui m’encercle. Je dessine librement ma trajectoire pour que la glisse dure d’avantage.
Le tube est l’apogée, le moment le plus intense à vivre sur sa planche. Certains disent que tuber serait comme atteindre le nirvana du surf…
La théorie semble belle, il ne vous manque plus qu’à passer la pratique pour être immédiatement « piqué », comme de nombreux polynésiens que vous pourrez admirer sur des spots mondialement connus comme la vague mythique de Teahupoo (Tahiti) ou Haapiti (Moorea).
* N’hésitez pas à visiter le lexique du surf