La médecine traditionnelle polynésienne
Jusqu’en 1930, la majorité des polynésiens se méfiaient éperdument de la médecine européenne moderne. Ils préféraient de loin s’en remettre à la médecine polynésienne traditionnelle. Cette médecine était à l’époque pratiquée par les tahu’a, les prêtres polynésiens, choisis pour chaque district de Polynésie.
Ces prêtres utilisaient alors deux grandes techniques pour soigner les divers maux dont souffrait la population :
– le ra’au tahiti, une sorte de potion composée d’ingrédients végétaux différents selon les maladies détectées (fougères, hibiscus, banian, monocotylédone) et liées grâce à de l’eau de source ou de l’eau de coco qui servait également à masquer le goût souvent désagréable du remède.
– le taurumi, une huile de massage également à base végétale et destinée à une application externe sous forme de friction.
Il existe 4 grands types de ra’au tahiti : les potions, les sirops (potions sucrées), les purgatifs et les lavements.
Qu’ils aient été administrés par voie orale ou cutanée, les médicaments traditionnels avaient semble-t-il de véritables propriétés curatives, même si aucune étude ne l’a jamais vraiment prouvé.
Malheureusement, à l’arrivée des missionnaires en Polynésie, les tahu’a (médecins de village) ont été fortement dépréciés et dénoncés comme de véritables sorciers. Les techniques traditionnelles de médecine auraient d’ailleurs disparu si certains irréductibles n’avaient pas réussi à perpétuer ces traditions médicinales, bravant les interdits de l’époque.
De nos jours, chaque famille polynésienne possède encore quelques recettes de ra’au, véritable héritage familial transmis génération après génération. Vous pourrez également trouver ces remèdes d’un autre temps en vente au marché de Papeete, et le tout sans ordonnance !!