Le « ori » et le « pa’oti »
La danse occupe une place importante dans la culture polynésienne. Elle a subi de nombreuses influences et transformations au fil du temps avec l’arrivée des missionnaires. Ceux-ci assimilaient la danse à la nudité et à l’impudeur et avaient décidé de l’interdire.
Mais la danse est ancrée dans les mœurs. Dans les années 1950, Madeleine Moua et son groupe Heiva transforment une pratique plutôt ancienne et rurale en une activité citadine et professionnelle. Le développement du tourisme a par ailleurs favorisé la mise en folklore de cet aspect culturel polynésien. Les mouvements de base de la danse tahitienne sont le « ori » pour la femme (mouvement des hanches qui part des genoux, le haut du corps reste immobile, les bras sont tendus et les talons restent collés) et le « pa’oti » pour l’homme (mouvement de ciseaux des jambes, genoux fléchis alternativement écartés et serrés, les talons restant joints).
Il existe quatre grands types de danse :
– Le « Otea », est le plus célèbre. A l’origine plutôt guerrière et réservée aux hommes, cette danse est maintenant pratiquée par les deux genres et est organisée autour d’un thème. La musique qui accompagne les danseurs est constituée de motifs rythmiques appelés « pehe ».
– Le « Aparima ». Les mains des danseurs miment l’histoire qui est contée au public. L’Aparima peut être muet ou chanté.
– Le « Hivanau ». Danseurs et danseuses forment un cercle et un soliste masculin lance une phrase que le chœur reprend.
– Le « Pa’o’a ». Les gestes de cette danse rappellent la fabrication du tapa (étoffe végétale obtenue par la technique de l’écorce battue). Les danseurs et danseuses sont accroupis en demi-cercle. Un soliste lance un thème auquel les autres répondent, un couple se place au milieu pour danser et accompagne leurs mouvements de « hi » et de « ha ».
Des percussions ou instruments à corde donnent le rythme en fonction du type de danse.
Les costumes ont également une place importante. Ils doivent être créatifs et éviter tout recours à des matières non végétales ou à des coloris non traditionnels.
Le spectacle « Hiva » de Tumata Robinson est une belle illustration de la danse tahitienne. Le groupe se rendra en juillet en métropole pour le Festival culturel « Terre du son », puis au Canada et enfin en Nouvelle-Calédonie au Centre culturel Djibaou.
A Tahiti, ne manquez pas les fêtes du Heiva du 29 juin au 20 juillet 2009 (danses, chants, reconstitutions historiques, et concours sportifs dans une ambiance de joie partagée).
© Photo Christian Durocher – Tahitipresse