Marae et traditions…
Un marae est un ancien lieu de culte, un sanctuaire polynésien que l’on peut trouver soit sur le littoral soit à l’intérieur des terres. La plupart du temps il faut se faufiler au travers d’arbres considérés comme sacrés avant de pouvoir pénétrer le secret de cet espace culturel, social et politique de la société polynésienne.
Un marae est composé d’une plate-forme rectangulaire construite en pierres sèches. A l’une des extrémités on y trouve la composante commune à tous les marae : l’espace sacré, « l’ahu » en tahitien. Cet autel, qui peut avoir plusieurs niveaux et s’élever en une sorte de pyramide, était réservé essentiellement aux prêtres et à l’arii (le chef). On trouve par ailleurs les « unus », sculptures à formes humaines ou animales servant de lien avec l’esprit d’un dieu ou d’un ancien. Les tiki, sculptures posées à l’entrée du marae, ont la même fonction.
La civilisation polynésienne étant à caractère très oral, il est difficile aujourd’hui de connaître le déroulement exact de ces cérémonies d’antan mais il arrivait parfois que des sacrifices humains aient lieu.
Il existe des tailles variables de marae reflétant une certaine hiérarchie. Les plus petits concentraient les célébrations locales d’un clan ou d’une famille et les plus grands pouvaient être des marae royaux et rassembler les chefs des îles de plusieurs archipels pour parler de questions sociales importantes, célébrer les dieux ou couronner un roi.
Le plus grand à visiter en Polynésie est le marae de Taputapuātea situé à Ōpoa sur l’île de Raiatea. Lecture possible : Tahiti aux temps anciens, Teuira Henry (fille du missionnaire J-M Orsmond)
© Photo – Benoit Buquet