La pirogue polynésienne, une tradition ancestrale
C’est ensemble que les hommes se rendaient dans les bois afin de choisir le matériau le mieux adapté pour concevoir l’embarcation qu’ils nommeront « va’a matu ». Le résultat final consistera en une pirogue double creusée dans le bois dont les coques sont reliées par un ponton souvent recouvert par un, voire plusieurs abris. Les voiles en forme de triangle étaient faites de feuilles de pandanus séchées et permettaient ainsi une protection pour les navigateurs. Tout n’était que précision et aucune erreur n’était permise face à une telle expédition.
Pour diverses raisons historiques, la pirogue fut reléguée pendant longtemps. C’est à Hawai qu’elle a repris sa place d’honneur dans les années 60. Les Polynésiens vivant là bas ont entrepris de relancer un élément important de leurs racines et de remettre en avant un savoir-faire ancestral. Ils se replongent dans leur passé, effectuent des recherches et retrouvent ainsi leur identité.
Il faudra peu de temps par la suite pour que la pirogue devienne un sport national. C’est d’ailleurs l’emblème du drapeau polynésien depuis 1984. Des compétitions s’organisent, la plus populaire étant l’Hawaiki Nui. Cette course, attirant des centaines de personnes chaque année en octobre, entraîne une véritable liesse à l’arrivée des étapes qui relient Huahine, Raiatea, Tahaa et Bora Bora. Cette activité génère un gros effort physique, les rameurs ne traversant pas uniquement les lagons mais parcourant aussi des kilomètres d’océan. Elle génère aussi un fort esprit d’équipe dont les Polynésiens en sont fiers. De grandes équipes sponsorisées par les principales entreprises du territoire s’y distinguent chaque année.
© Photo – Christian Durocher