Dans les allées du marché de Papeete, vous pourrez demander un Uru (prononcez ourou) maoa, un uru mûr, prêt à être dégusté. Si vous ne trouvez pas ici, pas de panique, le uru est tellement omniprésent en Polynésie qu’il se cueille plus qu’il ne s’achète ! Levez les yeux quand vous vous baladez à Tahiti ou dans les îles, vous ne pourrez pas le rater… Sa cueillette peut demander un peu d’agilité : l’arbre à pain peut atteindre une vingtaine de mètres de haut… Le rou’uru, la perche à uru s’avère donc indispensable !
La pomme de terre des tropiques
Le berceau du uru c’est ici, en Polynésie ! Mais il sort des frontières du Fenua dès la fin du XVIIIème siècle, lorsque le commandant William Bligh, capitaine de la célèbre « Bounty », en rapporte de grosses quantités dans ses cales pour nourrir les esclaves antillais… On en retrouve d’ailleurs aujourd’hui dans la cuisine caribéenne, sous le nom de fouyapen, en créole martiniquais.
Très riche en glucides, le uru est largement consommé en Polynésie aujourd’hui, notamment en accompagnement du fameux Ma’a Tahiti, le repas polynésien traditionnel partagé notamment le week-end ou les jours de fête. Mais pas seulement…
Le uru, 100 variétés et 1001 déclinaisons !
Traditionnellement, on déguste le uru nature. Posé à même la flamme sur un feu de bois ou directement sur la plaque de gaz de la cuisinière. On tourne le fruit régulièrement, son épaisse peau brûle, jusqu’à rougir comme la braise et, une fois la rotation complète terminée, le fruit est cuit à cœur, prêt à être décortiqué, dénoyauté et découpé en morceaux ou pressé en purée. La chair est crémeuse, légèrement sucrée… un régal ! Découpé cru, le uru peut également être bouilli et cuisiné en gratin dauphinois et même en frites, version tropicale !
Infos pratiques
Le festival du uru, c’est du 17 au 19 Mars 2016 à la Maison de la culture de Papeete
Exposition et vente de produits, dégustations et conférences …vous n’aurez que l’embarras du choix !