La force des mots
Ces véritables hommes savants devaient maitriser tous les domaines de la culture et avoir la capacité de la transmettre uniquement par l’oral. Pour réaliser efficacement cette lourde tâche le orero se devait d’être aussi bien orateur, conteur, acteur que chanteur. En plus de cela, il devait avoir une mémoire infaillible pour retenir tous ses enseignements. Pour finir, son charisme et sa voix puissante étaient primordiaux pour capter l’attention de son auditoire de longues heures durant.
Dans le passé, ils suivaient un long
Trois notions guidaient la vie du orero :
– Le « mana », qui illustrait la force vitale du savoir
– Le « pa’ari », représentant la sagesse et l’intelligence du orero
– Le « tapu », une sorte de code de déontologie du orero.
Le orero pratiquait essentiellement 3 discours :
– Le « fa’ateni », pour vanter la beauté d’un lieu ou d’une personne
– Le « fa’atara », pour impressionner son interlocuteur
– Le « ‘a’ai « , pour conter une légende
Il faut noter qu’avec l’arrivée des européens colonisateurs, la pratique du orero a bien failli disparaitre. Par chance, dans le choc des cultures, celui-ci a fini par se démocratiser et est parvenu à revenir en force dans la vie publique suivant un renouveau culturel. Pour preuve, le orero est aujourd’hui enseigné au Conservatoire Artistique de la Polynésie française ainsi que dans certaines écoles primaires.
Pour conclure, le 7 juin prochain, ce sont les jeunes qui s’y adonneront durant la 7ème soirée « Orero » des écoles primaires. Un évènement créé par le ministère de l’éducation, de la jeunesse et des sports. Un projet qui a d’ailleurs été récompensé par le « Label européen des langues » en février dernier. C’est une très belle initiative pour maintenir cette culture polynésienne aussi riche et variée.
© photos : Matareva photography