Un rythme enivrant
Le pahu est creusé directement dans le tronc d’un arbre, essentiellement le cocotier ou le tamanu. Une fois creusé, l’instrument est recouvert d’une membrane, souvent la peau d’un requin ou d’une chèvre, tendue par des cordelettes qui sont rattachées à la base du tambour. Ces cordelettes ont remplacé les tresses de fibres de bourre de coco utilisées autrefois. Très esthétique, le pahu est généralement recouvert de motifs sculptés qui lui confèrent un aspect mystique.
Le pahu a joué un rôle prédominant particulièrement dans la culture marquisienne. Effectivement, le pahu marquisien avait un rôle social. C’était un objet sacré uniquement détenu par les tribus les plus puissantes. Ce symbole de l’identité marquisienne rythmait le quotidien de ce peuple. Chaque évènement était associé à un pahu spécifique, se faisant parfois plus grand, plus petit ou plus étroit selon les occasions (mariage, culte religieux, sacrifice…).
Aujourd’hui, le pahu reste très utilisé dans de nombreuses manifestations culturelles de Polynésie. Il accompagne de façon spirituelle les cérémonies sacrées autour des marae, il rythme les soirées de fêtes ou encore donne la cadence aux danseurs lors de spectacles tels que le Heiva (le plus célèbre concours de danse traditionnelle polynésienne). Il résonne pour annoncer le début de l’évènement et appeler au rassemblement des convives. Ainsi, lorsque vous entendrez le grondement puissant de cet instrument, ce sera une invitation à la fête et aux célébrations, mais n’oubliez pas que cette même mélodie résonnait jadis sur des champs de bataille.