Heiva Tu’aro Ma’ohi
Discipline de précision et d’agilité, le lancer de javelot sera mis à l’honneur les 13 et 14 juillet prochains dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles. Cette discipline, appelée patia fa en tahitien, est très différente du lancer de javelot olympien tel qu’on le connait, où l’objectif est de projeter le javelot le plus loin possible.
En Polynésie française, le lancer de javelot met en scène une cible matérialisée par une noix de coco. Celle-ci, encore entourée de sa bourre, est hissée au sommet d’un mât de 10 mètres qui est ensuite placé à environ 20 mètres du « pas de tir ».
Cette discipline physique, pratiquée en individuel ou en équipe de 3 personnes, est ouverte aux hommes comme aux femmes. Pour participer, chaque concurrent dispose de 10 javelots marqués d’une trace bien distinctive permettant d’identifier facilement son propriétaire. Ces javelots sont taillés directement dans des branches de bois flexible tels que le mûrier, ou le gardénia. La longueur des javelots n’est pas imposée ; ainsi, selon sa stature, le tireur optera pour une lance plus ou moins longue et lourde. Avec les années, les tireurs ont profité de l’arrivée du métal dans nos îles pour confectionner la pointe de cette lance. Certains utilisent notamment de simples fers à béton ou des clous de charpente pour la confectionner.
Pour se faire, chacun a son petit truc, sa petite botte secrète. Le geste de base, lui, est plutôt intuitif. Un doigt placé à la base de la lance sert de propulseur tandis que l’autre main permet de donner la trajectoire du lancer.
Quoi qu’il en soit, c’est un très beau spectacle de voir ses athlètes en tenue végétale traditionnelle s’appliquer à la tâche !